L’hygiène intime est un geste de confort au quotidien et de prévention de certaines pathologies, les plus graves étant les infections. L’enjeu est donc de trouver un juste milieu entre un excès de précautions et un certain laxisme qui peuvent tous deux mener à des désagréments intimes.

Petit rappel d’anatomie

La zone génitale joue un rôle très important dans la protection des organes génitaux internes. En effet, la vulve protège le vagin et l’utérus des agressions physiques, chimiques ou bactériennes. Très fragile et sensible, la peau de cette zone contient de nombreuses cellules nerveuses qui réagissent très mal au moindre désagrément cutané.

D’où l’intérêt de porter une attention toute particulière et spécifique à celle-ci en la nettoyant avec des produits d’hygiène adaptés, qui permettent de maintenir son hydratation en continu et de la protéger des agressions extérieures.

Pourquoi est-il important d’avoir une bonne hygiène intime ?

Outre la sensation de confort, l’hygiène intime joue un rôle majeur dans la prévention des infections, notamment grâce à la préservation de la flore vaginale.

La flore vaginale (ou Flore de Döderlein) est composée de lactobacilles, des bactéries naturellement présentes dans le vagin, qui empêchent les microbes de se développer en créant une barrière protectrice au niveau de la muqueuse intime. Lorsqu’elle est déséquilibrée, à cause de mauvaises habitudes d’hygiène ou au cours de certaines périodes (ménopause par exemple), le nombre de lactobacilles se réduit, laissant la possibilité aux germes de se multiplier à l’intérieur du vagin. Gare alors aux infections et aux irritations qui peuvent s’installer.

Dès le plus jeune âge, il est donc important de se soucier de son hygiène intime en apprenant les bons gestes pour la préserver.

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Comment faire sa toilette intime quotidienne ?

« Avant tout, il faut faire le point sur une grande idée reçue : il ne suffit pas de se nettoyer à l’eau pour avoir une bonne hygiène intime. Elle altère le film hydrolipidique de la peau, ce qui empêche l’évaporation de l’eau, ce qui entraîne une déshydratation de la vulve. », précise le Docteur Jean-Marc Bohbot*, médecin infectiologue, andrologue, Responsable de l’unité d’infectiologie génitale et Directeur médical de l’Institut Fournier (Paris).

Ce dernier recommande d’utiliser un pain dermatologique (un savon sans savon) ou des gels nettoyants intimes. Leur formule, adaptée à la sensibilité de la peau, respecte son hydratation naturelle et préserve son confort au quotidien.

Les gels douche dits « classiques » sont à éviter, surtout si l’on souffre de désagréments types mycose ou sécheresse vaginale. Et le Savon de Marseille ?  » À proscrire totalement. C’est un produit beaucoup trop agressif et déshydratant pour la zone intime. », interpelle notre expert.

Si l’on ne présente aucun problème particulier, une toilette par jour suffit. On se lave à la main, la méthode la plus hygiénique selon les spécialistes  – et la meilleure façon de (re)découvrir son corps et son anatomie d’après les sexologues.

Les lingettes intimes peuvent être utilisées de manière occasionnelle : pour se sentir fraîche au cours de la journée, avant un rendez-vous chez le gynécologue, après le sport, lors des règles … Elles ne doivent, en aucun cas, remplacer une toilette intime réalisée avec des produits adaptés et recommandés.

Quant aux déodorants intimes, ils peuvent provoquer des allergies et risquent de masquer une odeur pouvant être le symptôme d’une pathologie. Il est donc déconseillé d’en mettre afin d’être toujours alerte sur d’éventuels désagréments intimes. En cas d’odeurs inhabituelles, une consultation chez le médecin est conseillée afin d’en identifier et traiter la cause.

Autre précaution à prendre : se savonner de l’avant vers l’arrière (comme on le fait après être passée aux toilettes), afin d’éviter la propagation des bactéries de l’anus vers le vagin. Ce geste permet notamment d’éviter une cystite.

Pour terminer, on sèche la zone avec une serviette en coton, par légers tapotements.