Des recherches menées au Cameroun ont montré que sans lien de consanguinité, le risque d’avoir un enfant albinos est de 1 sur 20 000. Si deux cousins ont un enfant, le risque passe à 1 sur 2240, soit presque 10 fois plus élevé. De plus, comme les albinos sont rejetés par la société, ils ont tendance à se regrouper et à s’unir entre eux. Les enfants qui naissent de ces unions ne peuvent qu’être albinos, eux-aussi.
Symptômes de l’albinisme
L’albinisme se traduit par un physique particulier et des anomalies de l’œil.
L’atteinte cutanée
A savoir ! L’albinisme est une maladie rare, néanmoins plus fréquente en Afrique (1 personne albinos sur 17 000 dans le monde contre environ 1 sur 2 000 dans la population noire). Du fait de leur apparence physique et de superstitions locales, les Albinos sont persécutés dans certains pays d’Afrique.
L’atteinte oculaire
Elle peut être présente seule ou en association avec l’atteinte cutanée. Elle se définit par :
- Une dépigmentation de la rétine ;
- Une transillumination de l’iris : l’iris trop clair laisse passer de trop forte quantité de lumière ;
- Une absence partielle ou totale de fovéa (zone centrale de la rétine où l’image se forme) ;
- Un défaut de croisement des nerfs optiques : il en résulte un nystagmus (mouvement saccadé des yeux).
Le patient albinos présente une faible acuité visuelle, une intolérance à la lumière (photophobie), un strabisme, un fort astigmatisme (vision déformée) souvent liée à une myopie ou une hypermétropie.
Les formes syndromiques
Ce sont des formes qui associent un albinisme avec d’autres anomalies, comme le syndrome d’Hermansky Pudlak. Les personnes souffrant de ce syndrome présente une atteinte oculocutanée de l’albinisme associée à d’autres symptômes comme un défaut au niveau des plaquettes sanguines (qui occasionne hématomes et saignements) ou une irritation chronique intestinale ou une fibrose pulmonaire.
Diagnostic
Pour la forme oculocutanée typique, il peut être posé à la naissance au vu des signes cliniques. Mais c’est souvent le nystagmus congénital, apparaissant dans les premiers mois de la vie, qui est révélateur.
Des examens ophtalmologiques sont alors réalisés sur le nourrisson, incluant un examen à la lampe à fente (pour voir la rétine), éventuellement un électrorétinogramme ou une OCT (Tomographie par cohérence optique).
Dans un second temps, le diagnostic génétique peut être réalisé ; il est important pour différencier les différentes formes d’albinisme.
Traitements, aides et prévention
Les personnes albinos doivent bénéficier d’un suivi particulier. Il n’existe pas de traitements de l’albinisme. Cependant, certaines pratiques sont envisageables pour améliorer le confort des malades.
- Les personnes albinos, du fait du déficit en mélanine, sont très sensibles aux rayons du soleil ; elles sont susceptibles de développer des cancers cutanés. Une protection est indispensable, d’abord vestimentaire – chapeau, vêtements longs, éventuellement certifiés anti-UV- et crèmes solaires pour le visage et les mains ;
- L’astigmatisme, la myopie et l’hypermétropie sont corrigés par le port de lunettes (à verres polarisants contre le soleil). La vision de près est améliorée à l’aide de loupe ;
- Une chirurgie du nystagmus et du strabisme est envisageable. Elle diminue la fatigue visuelle (sans améliorer l’acuité) et permet une meilleure insertion sociale en réduisant la gêne occasionnée par le nystagmus.
Une prise en charge scolaire avec des adaptations spécifiques est indispensable dès le plus jeune âge.
La thérapie génique, bien que balbutiante, laisse entrevoir des espoirs de traitement de l’albinisme.